La Suisse accompagne le développement du tourisme durable dans la région Béni-Mellal Khénifra. Quelles sont les actions que vous avez réalisées avec l’appui du programme Tourisme Durable Suisse Maroc (TDSM) ?
Nous avons collaboré avec le programme Tourisme Durable Suisse Maroc dans le cadre de la création et la mise en œuvre des formations de base en tourisme durable.
Ensemble, nous avons créé des modules de cours en durabilitéune formation pour la gestion durable opérationnelle des gites ruraux couvrant dans différents domaines : principes du tourisme durable, réception des touristes, service en restauration, cuisine, ménage et entretien, management et communication.
Basé sur un modèle déjà réalisé en Indonésie, nous avons adapté ces formations pour les gîteurs de la région, les femmes et les hommes intéressés par la restauration ou l'hôtellerie.
Toujours en collaboration avec le programme TDSM, nous avons dispensé ces formations à plus d’une centaine desparticipants, dont certains ont même bénéficié d’un coaching individuel.
Quel impact a eu l’accompagnement du programme TDSM sur vos activités ?
Nous avons reçu un vrai soutien et des formations professionnelles à la manière de « train the trainer », la formation de formateurs, ce qui nous a permis de développer nos connaissances et nos compétences pour devenir à notre tour des formateurs.
Le programme TDSM nous a accompagné à la création des contenus des formations et à leur adaptation aux vrais besoins de la cible de notre région. Il s’agit de formations accessibles, très pratiques, et nécessitant peu d'exigences en matière de compétences en lecture et en écriture. Il est aussi important de souligner que ces formations ont été dispensées dans la langue maternelle des participants, à savoir le Berbère/Tamazight.
Cet accompagnement a donc permis à des personnes analphabètes de participer à ces formations et d’accéder à de telles opportunités.
L'impact est impressionnant. Les participants à ces formations sont nombreux et trouvent pour la plupart un travail dans le secteur du tourisme.
Ce qui me rend particulièrement heureuse, c'est de constater le nombre élevé de groupes de femmes vulnérables ayant participé avec bravoure.
Comment intégrez-vous la durabilité dans le cadre de votre activité ?
Toutes les formations réalisées en collaboration avec le programme TDSM sont basées sur les principes de la durabilité.
Dans les différents modules, nous avons intégré les aspects de durabilité. Il s’agit de tourisme responsable et solidaire, d'écologie, du respect et de la protection de la nature pendant le travail, de recyclage, de compostage, d'économisation, de gouvernance consciente et participative, sans oublier les actions socio-responsables.
Grâce à ces méthodes, nous nous positionnons comme un projet phare pour la région.
À l’école vivant’e, nous initions déjà nos élèves les plus jeunes (à partir de 5 ans) à la permaculture et l'éco-conscience et la durabilité environnementale.
La durabilité se retrouve également dans d'autres domaines de notre travail, notamment dans le type de gestion. Nous mettons en œuvre des structures organisationnelles participatives et encourageons les habitants de la région à prendre leur responsabilité et à poursuivre et développer le travail que nous avons commencé.
Dans le cadre du développement de votre activité et de celles des autres initiatives dans la région, quels besoins pourriez-vous identifier et quel serait votre vision dans les prochaines années ?
Actuellement, je vois l’importance de renforcer et de promouvoir la région en tant que destination unifiée et de rassembler les différents acteurs afin qu’ils puissent travailler ensemble.
Je pense également qu'il est très important de consolider et d'ancrer le travail et les initiatives entamés. Selon moi, il est important d’investir et de capitaliser dans la formation continue et une offre de formations plus approfondie au cours des prochaines années.
Nous sommes prêts à jouer un rôle actif dans cet investissement, à développer et à enraciner cette impulsion avec la population locale et devenir aussi un référant référent avec les acteurs externes.
Le campus vivant'e se considère comme une plateforme de rencontres et un lieu rassemblant les gens afin qu'ils puissent travailler ensemble vers un objectif commun de développement pour la région.