22.10.2024

Interview avec Monsieur Mohamed Benali, Guide et Agent de Voyage : Valorisation du Tourisme Durable dans la Région d'Azilal

Dans cette interview, Mohamed Benali, guide et agent de voyage engagé dans le tourisme responsable, partage son expérience et son approche durable dans la région d'Azilal. Il nous parle des initiatives mises en place pour promouvoir des activités écotouristiques, valoriser les produits locaux et protéger l'environnement, tout en évoquant les défis et les opportunités de développement dans cette région au fort potentiel.

Je m’appelle Mohamed BENALI, je suis guide et agent de voyage. Je me suis lancé dans les voyages de tourisme responsable.

Notre agence essaye de créer des voyages dans des régions reculées, notamment en montagne, afin d’offrir une opportunité aux villageois de bénéficier également du tourisme et de valoriser ces régions, aider les associations et les coopératives locales à faire la promotion de leurs produits.

Notre agence s’engage à s’approvisionner auprès de ces coopératives en produits locaux. Ainsi, nous offrons à tous nos clients un sac tissé rempli de ces produits.

Notre agence a mis en place un système de cotisations auprès des clients. Nous prélevons dans notre rémunération un euro par jour et par client que nous reversons à une association d’Aït Bouguemez afin d’aider des familles vulnérables à accéder à certains soins médicaux.

 

Dans le cadre de votre activité, quels types de séjours commercialisez-vous dans la région d’Azilal ?

Nous proposons plusieurs activités dans la région. Étant donné qu’Azilal est une région montagneuse, la randonnée pédestre est la principale activité développée. Des circuits de trekking et de VTT ont également été créés. Ce sont des activités à valoriser dans la région dans la mesure où ce paysage montagneux offre des sentiers et des pistes adaptés à ces sports de nature.

Nous avons également développé le « cooking class » avec les gîtes, des cours de cuisine marocaine proposés aux touristes.

Auparavant en hiver, nous avions développé des circuits pédestres en raquettes. Malheureusement, nous avons dû les suspendre pour par manque de neige.

Quelles sont les pratiques que vous mettez en place pour que vos circuits répondent à un tourisme durable et respectueux de l’environnement ?

Nous nous efforçons à protéger l’environnement lors de nos circuits. Nous mettons un point d’honneur sur le traitement des déchets. Il est strictement interdit d’abandonner nos déchets en montagne. Nous prévoyons des mules qui portent ces derniers et les redescendent au village pour qu’ils soient ensuite transportéser vers Azilal. Nous sensibilisons dans ce sens nos équipes, cuisiniers et guides, pour appliquer cette règle fondamentale.

Par ailleurs, nous attirons l’attention de nos clients quant àsur la protection des sites naturels afin de les préserver pour les générations futures.

Par ailleurs, nNotre agence s’engage à s’approvisionner auprès de ces coopératives de la zone en produits locaux. Ainsi, nous offrons à tous nos clients un sac tissé rempli de ces produits.

Notre agence a mis en place un système de cotisations auprès des clients. Nous prélevons dans notre rémunération un euro par jour et par client que nous reversons à une association d’Aït Bouguemez afin d’aider des familles vulnérables à accéder à certains soins médicaux.

Nous commençons à voir des constructions en dur dans la région au détriment de l’architecture locale. Qu’en pensez-vous ?

C’est une très bonne question ! C’est un phénomène que nous constatons de plus en plus dans la région, surtout après le tremblement de terre. Selon moi, les autorités compétentes devraient faire le nécessaire afin d’empêcher ces gens de gâcher l’architecture rurale locale. C’est un patrimoine qu’il faut préserver. Il faut souligner que le pisé est un matériau écologique qui préserve la chaleur l’hiver et la fraîcheur l’été.

Par ailleurs, il faudrait penser à des formations ou à des accompagnements par des architectes spécialisés dans le pisé qui pourraient apporter des solutions de construction alliant patrimoine et normes de construction. De plus, la maîtrise de la construction en pisé commence à se perdre dans la région.

Quels seraient les besoins ou les actions à mener pour développer le tourisme durable dans la région ?

Selon moi, le problème le plus important que nous rencontrons aujourd’hui avec le tourisme dans cette région est le manque de promotion. Nous disposons de nombreux produits à proposer ou à faire découvrir, mais sans promotion de la région, le tourisme ne s’ye développe pas comme dans d’autres régions du Maroc. Les autorités compétentes en matière de tourisme régional, national et international doivent s’intéresser à cette région et intensifier leurs efforts pour la promouvoir.

Lors de mes différentes participations à des salons internationaux de tourisme où le Maroc est présent, j’ai noté que la région de Beni-Mellal Khénifra n’est est très faiblement jamais représentée. Cela est bien dommage car la région dispose d’un fort potentiel de paravec une offre d’activités importante et notamment les sports de nature.

 

Selon vous, en termes de promotion de la région, s’agit-il uniquement de la présenter dans des salons de tourisme ou existe-t-il un autre moyen pour y parvenir ?

Effectivement, la présentation de la région lors de ces salons est très importante. Mais il existe aussi d’autres moyens pour y parvenir, à savoir l’organisation d’éductours, l’accompagnement des gîteurs dans la création de leur site web, faire de la publicité dans les média. Dans le tourisme, la promotion et la publicité sont de de vrais alliés pour son développement.

On pourrait également souligner certains la nécessité de résoudre les problèmes d’accessibilité de la région pour quelques lieux reculés.

 

Pouvez-vous nous dire ce que les touristes étrangers apprécient dans la région et ce qu’ils que souhaitent-ils voir ?

Le point fort de la région, et particulièrement dans la vallée d’Aït Bouguemez, est l’hospitalité. Tous les villageois mettent l’hospitalité au cœur de leurs valeurs et ces touristes étrangers sont conquis. Ces derniers visitent la région aussi pour son architecture, avec ses vieilles maisons en pisé et ses greniers collectifs, sans compter également la culture, les traditions et les paysages à couper le souffle.

 

Nous commençons à voir des constructions en dur dans la région au détriment de l’architecture locale. Qu’en pensez-vous ?

C’est une très bonne question ! C’est un phénomène que nous constatons de plus en plus dans la région. Selon moi, les autorités compétentes devraient faire le nécessaire afin d’empêcher ces gens de gâcher l’architecture rurale locale. C’est un patrimoine qu’il faut préserver. Il faut souligner que le pisé est un matériau écologique qui préserve la chaleur l’hiver et la fraîcheur l’été.

Par ailleurs, il faudrait penser à des formations ou à des accompagnements par des architectes spécialisés dans le pisé qui pourraient apporter des solutions de construction alliant patrimoine et normes de construction. De plus, la maîtrise de la construction en pisé commence à se perdre dans la région.

 

C’est une très bonne question ! C’est un phénomène que nous constatons de plus en plus dans la région, surtout après le tremblement de terre. Selon moi, les autorités compétentes devraient faire le nécessaire afin d’empêcher ces gens de gâcher l’architecture rurale locale. C’est un patrimoine qu’il faut préserver. Il faut souligner que le pisé est un matériau écologique qui préserve la chaleur l’hiver et la fraîcheur l’été.

Par ailleurs, il faudrait penser à des formations ou à des accompagnements par des architectes spécialisés dans le pisé qui pourraient apporter des solutions de construction alliant patrimoine et normes de construction. De plus, la maîtrise de la construction en pisé commence à se perdre dans la région.

 

Que pensez-vous des actions réalisées par le programme Tourisme Durable Suisse Maroc dans la région ?

Le programme TDSM a été très impliqué dans la région et tout le monde a apprécié cette implication et ses interventions, notamment dans la restauration de gîtes, les différentes formations dispensées pour les guides, les gîteurs, les femmes, les coopératives. Nous espérons vivement que ce programme continuera dans la région avec davantage de formations. Pour les gîteurs, des formations axées sur l’accueil et le métier de femme de chambre, pour les guides, des formations sur la géologie, la géographie.

N'oublions pas le volet promotion de la région sur lequel le programme TDSM pourrait intervenir, notamment auprès de l’ONMT, du conseil régional du tourisme. L’organisation d’éductours dans la région par des personnes de terrain peut être éventuellement appuyé ou organisé par le programme TDSM.